LA CHARTRE SUR LE LOIR, souvenir

 

 

Avec la lecture des archives, cette passion nous entraîna dans les villes et villages à la rencontre des personnes susceptibles de nous faire progresser. Sur le département de la Sarthe, souche de tant de générations, rencontrer un porteur du nom, voire un «cousin éloigné» ou simple relation, n’étaient déjà plus légion dans les années 70 !

Faisant halte comme encore actuellement dans les Mairies, Eglises, Cimetières etc. lors d’un parcours de recherche, nous nous arrêtâmes à La Chartre sur le Loir.

En effet cette petite ville est le lieu d’une importante descendance, qui donnera son nom à la Branche portant jusqu'alors le Numéro 14.

         A la Chartre sur le loir, c’est tout d’abord le monument* aux morts de 1914-1918 qui retint notre attention, ayant le triste privilège de porter le nom de deux frères: Pierre Marie Joseph BOURDILLEAU décédé en 1914 et Narcisse Marie Jean BOURDILLEAU en 1918. (Branche 14)


*Monument aux morts de la Chartre sur le Loir (Sarthe)



« Années soixante dix, en ce dimanche midi, c’est en poussant la porte du bar situé face à la Mairie (Bar existant à l’époque) que nous commençâmes l’enquête. Parmi les consommateurs, un sympathique grand-père porta attention à notre histoire...
    Car il avait bien connu la famille Bourdilleau dans sa jeunesse !


Cette personne avait gardé un souvenir intact de cette époque, précisant surtout que cette famille : n’avait pas eu beaucoup de chance.


En effet cette branche N°14 dite de La Chartre, qui a aujourd’hui le plus grand nombre de membres, a payé un très lourd tribut à la grande guerre.

Car il faut ajouter au nom des deux frères celui de Marguerite Marie COLLET épouse de Narcisse Marie, décédée le même jour le 12 octobre 1918 (de la grippe espagnole) laissant un enfant Jean Marie né à La Chartre le 15 novembre 1914. 

A la fin de cette intéressante mais trop courte conversation, une question spontanée nous marqua beaucoup :

« mais vous…vous êtes bien un bourdilleau ? »

 


Quarante années après cette rencontre, à défaut d'autre témoin ou de photographie,

 nous n'avons que les descriptions sommaires des archives militaires que nous avons comparé…

Recherches sur un siècle de deux branches de même souche SARTHE :

La Branche 14 dite de La Chartre et la Branche 4/1 dite de Lavernat-St Germain

A gauche les deux branches époque 1811 -o- A droite les deux branches époque 1914





 

Sur des recherches réalisées en Mars 2012
Avec pour bases de données les archives militaires sur trois branches de même souche :
Les Branches: REF. 14 de la Chartre -o- REF. 4/1  de Lavernat-St Germain -o- REF. 9/12 dite Havard
Homme à l'âge de 20 ans de souche Sarthoise, au 19e siècle


Hauteur
1 mètre 68

Cheveux
Châtains

Visage
Ovale

Front
Ordinaire

Sourcils
Châtains

Yeux
Noisette

Nez
Moyen

Bouche
Moyenne

Menton
Rond



DECES DES DEUX FILS DE MARIE JEAN MATHURIN BOURDILLEAU & MARIE FELICITE GUILLARD

LE PREMIER FILS

Marie Joseph Louis Pierre BOURDILLEAU

est né le 26 novembre 1889  à La Chartre  sur le Loir - 72

Brigadier, décédé, le 13 Septembre 1914


      Marie Joseph après une période militaire à l’âge de 21 ans du 1er octobre 1909 au 26 septembre 1910, obtint le grade de Brigadier le 23 septembre 1911. Le 13e Régiment de Cuirassiers à Chartres (Quartier Rapp) deviendra 32e Dragons, avant de prendre garnison à Versailles.

        Marie Joseph BOURDILLEAU est rappelé à ce même régiment lors de la mobilisation générale le 2 Août 1914. Le régiment est attaché au 1er corps de cavalerie et avec le 27e Dragons constitueront la 11e Brigade de Dragons durant la durée de la guerre.

        Arrivé à son corps à Versailles le 3 août 1914, il partit vers le front le 16 août 1914 en Belgique. Sur les lieux, des combats violents se succèdent avec l’arrivée de forces ennemies venant en masse du Nord et de l’Est pour livrer bataille.

        Le 18 août, des manœuvres offensives de son régiment ont lieu sur Perwez (entre Bruxelles et Namur) mais aussi à Gembloux le 19, puis à Charleroi. Face au nombre, les armées françaises doivent se replier sur l’ordre du Général Joffre afin d’éviter l’encerclement.

        Le 24 août le Régiment quitte le sol Belge, mais devra se battre durant sa retraite à Bapaume (Pas de Calais) et le 28 à Péronne (Somme).

        Le 29 août, un escadron du 32e Dragons se heurte, à hauteur de Roye (Somme) à l’avancée de von Kluck. Le 3 septembre le détachement prendra part à la bataille de Senlis (Oise) à moins de 50 km de Paris. Pendant que Le gros du régiment aura quelques jours de répit.

       ‘’La bataille de l'Ourcq’’ désigne les combats du 5 au 9 septembre sur la rive droite de la Marne, entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux, entre l’armée française commandée par le général Maunoury et l'aile droite de I ’armée allemande du général von Kluck.

        Dès les 7 et 8 septembre le régiment sera de nouveau présent aux combats de Nanteuil le Haudouin dans l’0ise et de Betz dans l’Aisne au sud-est de Senlis.  Le 9 septembre, des pertes cruelles sont à signaler, ainsi sur une charge téméraire à Baron, entre les forêts de Compiègne et de Villers-Cotterêts.

        A la date du 9 août 1914, le désordre règne toutefois dans les troupes de von Kluck, après leur revers sur la Marne. Les troupes françaises nouvelles dont celles de Paris et ses célèbres taxis (arrivés à Nanteuil le Haudoin le 7 septembre) et les régiments d’infanterie de Galliéni ont changé la donne et l’allemand a perdu sa suprématie.

        A marche forcée le 32e Dragons remonte vers le Nord-Est, il s’agit de menacer les arrières de l’ennemi et de couper ses communications.

 

  

   Le 13 septembre, Joffre annonçait la victoire au Gouvernement, en ces termes simples : « Notre victoire s'affirme de plus en plus complète. Partout, l'ennemi est en retraite. A notre gauche, nous avons franchi l'Aisne en aval de Soissons, gagnant ainsi plus de cent kilomètres en six jours de lutte. Nos armées au centre, sont déjà au nord de la Marne. Nos armées de Lorraine et des Vosges arrivent à la frontière ».

« Mais l’ivresse des vainqueurs de la Marne, ne fut pas de longue durée ».

Nb. Reprise de l’article « La Bataille de la Marne » du site Chtimiste.com.

 

La route du Brigadier Marie Joseph Bourdilleau s’arrêtera le 13 septembre à Vauxtin* dans l’Aisne après un cheminement Nord-Est d’une soixantaine de kilomètres depuis Betz.

      Ce village de Vauxtin se situe à 25 km environ à l’Est de Soisson, entre l’Aisne et la Vesle, et à 20 km au Sud du Chemin des Dames, autre triste renom, lors de l’offensive Nivelle en 1917.

 Nota :   Le Brigadier Marie Joseph Bourdilleau est décédé de blessures de guerre le 13 septembre 1914 à Vauxtin département de l’Aisne soit 28 jours après son départ au front. Laissant sa jeune épouse âgée de 20 ans Marie Louise Camille Thiercelin, avec qui il s’était marié l’annéeprécédente, le 27 janvier 1913.



Image en dessous à Gauche  : Le Quartier Rapp à Chartres en 1910-1911 où sera rappelé Marie Joseph Bourdilleau
(Devenu Collége Enseignement Technique, y fut éléve Jean Paul Bourdiliau
(années 1960). Et devenu Lycée Marceau, y fut éléve Brice Bourdiliau (années 1990)

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Image en dessous à droite : Plaque commémorative sur le monument funéraire familial du cimetière de La Chartre sur le Loir (erreur de Régiment)
Ce même jour 12 octobre 1918 à La Chartre sur le loir est décédée, victime de la grippe espagnole Marguerite Marie Henriette Collet son épouse.







LE DEUXIEME FILS

Marie Jean Narcisse BOURDILLEAU

Est né le 1er Novembre 1882 à La Chartre sur le Loir - 72

Maréchal des Logis, décédé le 12 octobre 1918


Il était frère ainé du Brigadier Marie Joseph Bourdilleau du 32e Dragons, décédé de ses blessures de guerre le 13 septembre 1914 à Vauxtin département de l’Aisne, 28 jours après son départ au front.

Marie Jean Narcisse, de la classe 1902, matricule N°185 au bureau de Mamers, avait été incorporé au 16e Régiment de Dragons du 15 novembre 1903 au 18 septembre 1906. Au cours de ces trois années, il reçut le grade de Brigadier le 22 septembre 1904 et de Maréchal des Logis le 1er Avril 1906.

Il se marie le 11 aout 1908 avec Marguerite Marie Henriette Collet à la Chapelle Gaugain (Département de la Sarthe).

Rappelé à l’activité militaire par suite de la mobilisation générale du 2 aout 1914. Il est arrivé au Corps le 11 aout 1914.

Affecté tout d’abord au 13e Régiment d’artillerie (de campagne) Service Auto le 1er novembre 1914 : Le 13e R.A.C de Vincennes a été le berceau de l'artillerie de campagne portée avec la création, en 1915, d'un groupe de canons de 75 porté sur tracteurs Jeffery, ancêtre de toutes les unités ultérieures d'artillerie portée (36 régiments en 1918 !). Ensuite, création en 1916 d'un deuxième groupe d'artillerie portée puis d'un troisième.

Le 13e R.A.C a aussi abrité un "Service Automobile", dès 1914, chargé de la formation des chauffeurs de tracteurs d'artillerie.

Affecté ensuite au 19e escadron du train au 1er aout 1916

Si le train des équipages ne constitue pas une arme combattante, le travail formidable accompli par les territoriaux a contribué pour une large part à la victoire des armées. Le 19e Escadron du Train collabore à tous les services ayant pour charge d’approvisionner en vivres, munitions et matériels pour les formations de l’avant.

Parallèlement au service hippomobile, les sections automobiles, chaque jour plus nombreuses, sont chargées du transport des troupes et du matériel.  Le nombre des tués est suffisamment élevé pour montrer que la vaillance et l’esprit de sacrifice ont été l’apanage du soldat du 19e train.

Sa fiche militaire précise que Marie Jean Narcisse a accompli la Campagne contre l’Allemagne du 11 aout 1914 au 12 octobre 1918.


Il est décédé des suites de maladie le 12 octobre 1918 au Mans (Sarthe). L’avis N°6264 est en date du 18 novembre 1918.


Ce même jour 12 octobre 1918 à La Chartre sur le loir est décédée, victime de la grippe espagnole Marguerite Marie Henriette Collet son épouse.


Un enfant prénommé Jean Marie Albert (Bourdilleau) était né de cette union le 15 novembre 1914 à La Chartre sur le Loir, et une descendance y fera suite en 1946.


 


Le nom des deux frères : Marie Jean Narcisse 1882 – 1918 et Marie Joseph Louis Bourdilleau 1888 – 1914,


sont gravés sur le monument aux morts près de la Mairie et sur la Plaque commémorative dans l'église de La Chartre sur le Loir


Monument funéraire familial au cimetière de la Chartre sur le Loir (Erreur sur Régiment)


NOTA : Ces deux textes ci-dessus sont extraits de deux fascicules avec illustrations, au format 21 x 29.7 que nous avons réalisé à l'occasion de l'année anniversaire de la Grande Guerre.

Edition originale Années soixante-dix
Base de données en Mars 2012
Continuité & présentation 12 Avril 2021
 

 

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