LA FERME ET LE DICTIONNAIRE J.R. PESCHE

 

 

            Aux ouvrages variés traitant de l’habitat ancien en Sarthe et plus particulièrement en Vallée du loir et ses abords, nous avons apprécié le contenu et les images du dictionnaire de M. Julien Rémy Pesche édité en 1829. En effet, son exposé et ses illustrations sont pour nous, d’une étonnante réalité pour la ferme du lieu-dit Les Bourdillaux entre Château du Loir et Le Lude, sur le territoire de la commune de Saint Germain d’Arcé.

           

 

A la date d’édition du premier tome du Dictionnaire de Julien Rémy Pesche en 1829 : la ferme était représentée avec ses bâtiments sur le plan, dit Primitif, levé en 1811. Nous retrouvons ce plan sur ce site à la page : Lieu-dit Les Bourdillaux, une longue histoire.

 

  • Avant cela, la ferme est présente au XVIIIe siècle sur la carte de Cassini, avec son nom et son symbole. (Sur ce site à la page Index).
  • Plus loin encore, dans les archives du XVIIe siècle retrouvons à la date du 10 janvier 1669 : Cet acte de décès précisant « décédé ce jour d’hier aux Bourdillaux en cette paroisse » (Sur ce site à la page lieu-dit…)
  • Toujours pour le XVIIe siècle, en date du 14 janvier 1643, sur cet acte de naissance cette fois « est né aux Bourdillaux en cette paroisse » (Sur ce site à la page Lieu-dit…)

 

 

             

            Exposée Nord-est sur le coteau rive gauche du Loir à l’altitude de 95 mètres, la ferme est formée d’un corps de bâtiment principal traditionnel, avec façade sur cour au Sud Ouest, à 13.50 mètres de son chemin d’accès devenu voie communale. Le bâtiment, autrefois ferme du lieu-dit, comprenait des pièces d’habitat à gauche et une étable en continuité à droite. Ce bâtiment avait alors pour longueur originale : 18.11 mètres et largeur 5.90 mètres.

 

 

                    La ferme non restaurée, années soixante                           Représentation du Dictionnaire Pesche

 

 

 

                    Bâtiment aile gauche                        Représentation Pesche

 

            Sur la cour à gauche, en perpendiculaire N.E – S.O, un bâtiment annexe de 6.05 m sur 3.70 m, à l’usage probablement de poulailler et de soue, séparé du bâtiment principal par un petit passage de 0.80 m, donnait accès à la partie arrière de la ferme. Ce bâtiment annexe, comme le principal, sont de même conception pour son ensemble et de même époque.

 

 

 

                           Pignons au Nord-ouest                     Pignons, représentation Pesche

 

            A droite, sur la cour, décalé de l’axe du bâtiment principal dont il est éloigné, un bâtiment de taille modeste, à usage agricole était présent sur les plans anciens, il est aujourd’hui disparu.

            Les toitures, des bâtiments existants étaient encore dans les années soixante en petite tuile ancienne de pays. Il s’agissait de toitures à deux pentes de 40 degrés environ, finissant en pente adoucie sur le dernier mètre inférieur. La hauteur sous toit des murs est de 2.60 m pour le bâtiment de gauche et la partie habitation et 3.30 m à droite du fait de la pente des sols.

            La cave ancienne toujours présente, avait été creusée dans l‘argile côté coteau. Accessible par quelques marches, elle est située sous la partie habitation, dans la largeur du bâtiment.

            Le tuffeau est à la base de tout l’appareillage de construction. Cette pierre existante dans le sol même du lieu, figure notamment pour tous les angles des bâtiments, pour les tableaux de portes et fenêtres et pour certains linteaux (d’autres étant en chêne). L’élévation des murs et des pignons sont en pierre et torchis et l’ensemble recouvert d’enduit formant un ensemble de couleur claire, allant du blanc, aux variantes de jaune par le coloris des sables composants. Les épaisseurs des murs vont de 0.60 m pour les extérieurs à 0.70 m pour séparation avec l’étable.

            Les ouvertures présentes au XXe siècle étaient, comme en tout lieu ancien, plus nombreuses que dans les origines, du fait de la taxe sur les ouvertures. Il en était de même pour l’étable, avec une porte côté cour et une fenêtre en meurtrière côté vallon.

 

           

            Comme en Haut-Maine, en ce bordage en ‘’L’’ de forme traditionnelle, le puits profond de 28 mètres (aujourd’hui sans œuvre hors sol) est présent dans la cour face aux pièces d’habitation, près du bâtiment annexe.

 Le bâtiment principal (rallongé une première fois en 1846), demeure bas de mur, de gauche à droite de 2.60 m à 3.30 m suivant la pente des sols. L’habitation est composée de deux pièces de vie, accessibles côté cour sur un même niveau. La partie destinée aux animaux sur le prolongement avait un niveau légèrement différent en suivant le niveau du sol naturel. Sur l’ensemble du bâtiment, le grenier était fort accessible par sa gerbière près du four à pain (voir photo ci-dessous). Ce grenier possède une charpente de belle facture.

 

 

Le four original, toiture refaite et le four de la représentation Pesche

 

 

 Le four à pain ancien, situé sur le pignon N.O de la maison, sous une toiture de forme carrée à pan unique, possède un accès dans sa partie supérieure. Côté intérieur, four et cheminée ont été restaurés en conservant formes et dimensions anciennes, ils sont ouverts sur la première pièce de vie. L’un et l’autre servaient pour toutes les cuissons.

            Déjà absente sur les plans napoléoniens, la grange première devait se trouver sur les abords immédiats des bâtiments anciens toujours conservés, comme semblerait le prouver l’abondance des pierres de construction que l’on retrouve encore.

 

 

 

Représentation faite sur les bases historiques connues

 

 

Photographies :   Collection personnelle des auteurs

Bibliographie  :   Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, édition de 1929.

 

 

                                                                             Mise en page réalisée en janvier 2011

 

 

 

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